dimanche 10 juin 2012

Carthame des teinturiers


carthamus tinctorius



Localisation de Colore ma ville ! : Square de la Fontaine du Moulin.

Description :
Le carthame est une herbe annuelle ou bisannuelle qui peut mesurer jusqu’à un mètre de hauteur.
Rosette de feuilles qui se ramifient en tiges raides, sans poils. Le feuillage est vert foncé, les feuilles lancéolées à bords dentés et épineux.
Fleurs jaunes safranées virant au jaune orange apparaissent du printemps à l’été.

Région :
Le carthame est originaire du nord de l’Inde et du Moyen-Orient Asiatique. Il est aujourd’hui cultivé un peu partout dans le monde.

Parlons couleur : 
Molécules colorantes : Présence de quinochalcones : la carthamine et le safflor.
Partie de la plante utilisée : Les fleurs séparées du capitule.
Récolte : Les fleurs en fin de floraison. On peut les utiliser fraîches ou sèches
Couleurs obtenues :  On obtient des tons de jaunes vifs, roses fushia à rouges selon la préparation du bain.


Un peu d'histoire :
Le carthame a été cultivé depuis la plus haute Antiquité en Egypte, puis en Europe méditerranéenne, et en Europe centrale jusqu’au XIXème siècle.
Il a aussi été diffusé vers l’est, le long de la route de la soie. Il arrive en Chine au III-IVème siècle avant notre ère, où sa culture gagne une importance considérable à tel point qu’un décret impérial vient l’interdire en 1292 et imposer son remplacement par des cultures céréalières afin de nourrir le peuple.
Le carthame avait aussi une grande importance au Japon car son rouge est celui que l’on retrouve sur le drapeau nippon.
La teinture au carthame survit encore de façon anecdotique en Angleterre où les rubans destinés à sceller les documents officiels sont teints au rouge de carthame.

Propriétés chimiques et médicinales :
Depuis la haute antiquité le carthame est réputé pour les propriétés tinctoriales de ses capitules d’où l’on extrait la carthamine (colorant rouge – 0,3 à 0,6 %) et le safflor et molécules voisines (colorant jaune- 25 à 36 %), même si les couleurs obtenues sont très fugaces.
La composition chimique des fleurs en fait une teinture d’un procédé bien particulier unique en son genre, surtout prisée pour ses rouges et ses roses.
Les chinois avaient développé un mode de conservation du carthame sous forme de pâte ou de tablettes.
Mais ces jolies couleurs étaient fort coûteuses : il fallait une énorme quantité de fleurs pour l’obtention d’un rouge intense où 5 à 6 bains étaient nécessaires.

Il est aussi utilisé comme colorant alimentaire. Fréquemment vendu comme substitut du safran alors qu’il n’a aucune saveur.
Le colorant est aussi utilisé en cosmétique dans les produits de maquillage.

On extrait de ses graines une huile, qui après raffinage est recommandée pour ses propriétés anti-fongiques (était utilisée pour la conservation des momies dans l’Egypte ancienne), anti-inflammatoires, et joue un role favorable dans les traitement du cholestérol et des maladies cardio-vasculaires.
Cette huile est aussi utilisée en cosmétique pour les soins corporels, dans la confection des peintures à huile et parfois encore utilisée comme combustible pour l’éclairage.

Aujourd’hui, le carthame des teinturiers est cultivé industriellement entre autre en Asie (Inde, Chine, Pakistan), en Afrique du Nord, en Egypte en Turquie et aux Amériques (Canada, Mexique, Colombie, Etats-Unis et Venezuela) pour ses propriétés oléagineuses, en Europe (Espagne, Italie et France) pour ses propriétés tinctoriales et depuis quelques années comme fleurs coupées.



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